Le sage est venu comme une lumière dans les ténèbres. Une lumière dans les ténèbres du monde. Loin de la démence meurtrière des hommes haineux, voilà qu’est apparu, calme à l’abri des chants guerriers, ce philosophe espiègle et tragique, ayant une conscience aigue de la bêtise humaine. En retrait de ces légions d’insensés, le sage incite à la réflexion sereine des choses. Il est comme cet illustre philosophe qui sait qu’il ne sait rien. C’est l’esprit brillant d’un cœur délicat. Seigneur de la raillerie. Bienveillant et joyeux, se faisant passer pour un ingénu. Il éveille le doute, et l’individu buté interroge un instant ses certitudes. Et l’illuminé sanguinaire, repoussant ce scepticisme, maudit la philosophie avec ses cris de haine. Le sage éveille le doute. Souvent, ça soigne la folie. Et, parfois, ça évite la guerre.
